Iran fantôme / carnet de voyage
Ce carnet rassemble des photos prises au cours d’un voyage récent entre Téhéran et le désert de Dasht-é Lut, dans le sud-est de l’Iran. Un carnet de voyage surtout habité par l’absence : ce sont des espaces architecturaux désaffectés, souvent à l’abandon, des objets réduits au silence, des paysages désertiques ou encore des coulées d’eau ferrigineuse.
Mais est-ce bien un carnet de voyage comme on l’entent ordinairement, soit une suite d’images qui relaterait chronomogiquement les différents moments d’un déplacement dans l’espace géographique ? Il s’agit en fait de la reconstruction après coup, à partir des images glanées en cours de route, d’un voyage mental.
Est-ce une réflexion de nature romantique sur le vide, l’absence et les traces ?
Sans doute, mais dans le contexte particulier de l’Iran, on pourra aussi y reconnaître – si l’on veut –, comme en sourdine, l’évocation des fantômes de l’histoire récente. Ces fantômes sont ceux des milliers de victimes de la guerre Iran-Irak (1980-1988), qui habitent toujours la mémoire iranienne et dont on croise les portraits obsédants à chaque entrée de ville et à chaque coin de rue.